Grossophobie

2 français(es) sur 3 pensent que l'obésité est un problème de volonté 😱

2 français(es) sur 3 pensent que l'obésité est un problème de volonté 😱
2 français(es) sur 3 pensent que le surpoids est avant tout un problème de volonté. C'est le résultat d'un récent sondage mené par la startup Fedmind qui met en lumière la grossophobie de notre société.

La fondatrice de FedMind et présidente de l'association Obèses AnonymesMaïwen Janovet, l'expliquait dans son récent Tedx : "l’injonction simpliste c’est : mangez moins et faites du sport. Pourtant, la science démontre que l’obésité dépend de plus de 110 facteurs  !"

Pourquoi l'obésité n'est PAS une question de volonté ?

1. Reposons les bases

A partir de quand un individu est-il obèse ?

L'obésité et le surpoids se calculent aujourd'hui sur la base de l'Indice de Masse Corporelle (IMC). Avec un rapide calcul de ratio poids sur taille, l'IMC catégorise le surpoids à partir d'un IMC supérieur à 25 et l'obésité à partir d'un IMC supérieur à 30. 

Le calcul de l'IMC n'est cependant pas suffisant pour évaluer l'état de santé d'un individu
. L'IMC permet d'établir des statistiques à échelle mondiale, mais ne dit rien de votre forme à échelle individuelle. Et surtout, l'IMC ne dit rien sur les causes de l'obésité.

L'obésité est-elle une maladie ?

Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, oui ! Et ce depuis 1997, date à laquelle l'OMS a catégorisé l'obésité comme maladie chronique.

En France, en revanche, l'obésité n'est pas une maladie. Rien de très surprenant donc à ce que les fausses croyances et les raccourcis sur l'obésité soient tenaces : ce n'est pas une maladie, c'est avant tout une question de volonté !

Or c'est complètement faux, et on vous explique pourquoi.

2. L'obésité est multi-factorielle

Ce n'est pas nous, c'est la science qui le dit !

Plusieurs études ont en effet montré la pluralité de facteurs à l'origine du surpoids et de l'obésité : facteurs hormonaux, psychologiques, environnementaux, sociaux, nutritionnels... et mêmes génétiques. 

Sur la prédisposition génétique, des études menées par l'INSERM et le CNRS ont identifié plusieurs gènes impliqués dans la prise de poids, l'obésité, ou ses complications. Un individu aurait d'ailleurs deux à huit fois plus de chance d'être obèse si ses parents le sont eux-mêmes.

Les facteurs environnementaux jouent aussi un rôle dans la prise de poids. Les problèmes de sommeil, le déséquilibre du microbiote intestinal, l'exposition à des polluants ou à des virus, le stress etc. sont autant de facteurs qui entrent en jeu dans la prise de poids.

Sans oublier les troubles du comportement alimentaire, qui ont eux aussi des causes physiques et psychiques multi-factorielles et qui ne se règlent pas d'un coup de "baguette magique de volonté".

A alimentation et activité physique similaire, deux individus ne sont donc pas égaux face à la prise de poids. Réduire l'obésité a un manque de volonté est purement et simplement faux.

3. La grossophobie gangrène la relation au corps (et à l'assiette)

Pour la majorité des français(es) les personnes grosses sont fainéantes, sales, molles et sans motivation. En témoigne cette campagne de pub de très mauvais goût d'une salle de sport qui titrait : "Marre d'être grosse et moche ? Ne soyez plus que moche, allez à la salle"

Plus terrifiant encore : plus de 4 français(es) sur 5 pensent que la grossophobie est... POSITIVE ! Bah oui, elle force les gros(ses) à se prendre en main et à aller faire du sport. Le fameux "c'est pour leur bien" 🤯

Or, comme l'explique très bien Maïwen Janovet : "le fait de se sentir mal, de culpabiliser, d’être rejeté·e et de ressentir des émotions négatives va justement amplifier un cercle vicieux et la prise compulsive des kilos émotionnels. Les personnes obèses ne peuvent pas être dans le déni, tout est fait pour leur rappeler leur condition."

La grossophobie entretient donc l'apparition de troubles alimentaires, de dépression, et autres maladies physiques et psychologiques chez les individus. 

Réduire l'obésité à un manque de volonté n'est donc pas juste faux : c'est dangereux.

Aussi, il est important de rappeler que si l'obésité entraîne des co-morbidités, il est possible d'être grosse et en bonne santé. Le poids seul n'est pas un indicateur fiable ni exhaustif de l'état de santé d'un individu, de son taux d'activité physique, ni de son alimentation. 

4. Quelques ressources pour aller plus loin

Liste non exhaustive de ressources pour aller plus loin :

En lire plus

qu-est-ce-que-l-inclusivite
eviter-irritations-cuisses-ete

Laisser un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés.

Ce site est protégé par reCAPTCHA, et la Politique de confidentialité et les Conditions d'utilisation de Google s'appliquent.